Maroc : Le business du sexe !








Les secteurs d’activités qui profitent de la prostitution :
1 Snacks

Ils recoivent les filles de la nuit qui viennent se restaurer aux aurores avec leurs clients. Un certain nombre de snacks ont mis en place un système de rabattage par videurs de boîte de nuit interposés. Ces derniers imposent aux filles (sinon elles ne mettent plus les pieds dans les boîtes où ils exercent) le passage par un snack avec qui ils sont en combine. La fille surconsomme (c’est son client qui paie) et le videur vient récupérer sa dîme à la fin de la soirée.





2 Taxis

A casablanca, un chauffeur de taxi reverse , chaque jour, 250 dirhams au propriétaire de l’agrément. Au-delà de cet somme forfaitaire, les frais d’essence sont à sa charge. Du coup, certains chauffeurs qui travaillent de nuit ont décidé d’expérimenter un système de « prestation particulière » envers les prostituées. Chaperon, protecteur et chauffeur, ils louent leurs services pour 500 dirhams à une fille de la nuit pour garantir un revenu décent. Le gain économique se situe au niveau du carburant. Le chauffeur attend la fille et ne consomme pas, en déambulant dans la ville, l’essence qui grêve son chiffre d’affaires.



Portrait : Le panier de la fille de joie

Elle s’appelle Siham, elle a 28 ans. Cela fait plus de cinq ans qu’elle tapine à Casablanca, essentiellement à partir de la boîte de nuit d’un hôtel quatre étoiles situé dans le centre ville.
Lorsqu’elle arrive de Fès en 1998 après une fugue du domicile familial- cette analphabète vivait avec sa mère et sa jeune sœur-elle atterrira directement chez sa cousine installée dans le métier. « Au début, il fallait me mettre à niveau en terme de fringues et d’esthétique », souligne-t-elle, afin de mettre en exergue l’importance d’un « capital de départ ». Au-delà des 1500 dirhams par mois que j’envoyais à ma mère et des 750 dirhams de loyer (avec sa cousine), l’essentiel de mes revenus partait en vêtements (chraouats). A mes débuts, deux fois par an, en mars et en juillet, j’investissais dans un séjour à Agadir parce que l’après-midi, on pouvait y faire plus de passes qu’à Casa et le soir, les Moyen-Orientaux faisaient le reste. C’est difficile d’y rester toute l’année car la concurrence y est rude . Plus elle prendra de l’âge, plus son argent ira dans l’ameublement et la location d’un deux pièces en centre ville qui lui permettra d’agrémenter, en le louant à des collègues plus jeunes, ses fins de mois.
« L’appartement, c’est mon assurance maladie. Si je ne peux pas travailler, il peut me rapporter au moins deux cents dirhams par nuit ». Elle investit donc en tableaux bon marché, meubles en kit, télé, DVD et chaîne stéréo. « Pour certains clients, je peux même m’improviser dealer de hashich. J’ai en permanence une barrette de trois cents dirhams que je revends au détail à 1000 dirhams : les clients sont en général soûls et peu regardants à la dépense ». Avec l’âge aussi, son addiction à l’alcool a grandit : « Quand j’ai débuté, je prenais en boîte une bière (de 50 à 80 dirhams) et me faisais offrir le reste. Maintenant, je bois du whisky à la maison avant de partir travailler et je prends au moins un verre en boîte. Du coup, j’en ai pour cent dirhams minimum par jour, même quand je ne travaille pas ».
L’expérience aidant, certaines dépenses diminuent durablement : « Depuis le temps, tous les videurs me connaissent et sont donc plus indulgents avec moi. Ils savent que je suis sur une pente descendante. Ce sont mes deux dernières années.
Ils ont bien profité de moi, alors maintenant, c’est mon tour ». Avec la police, les relations se sont arrangées avec le temps : « Avec les policiers, c’est un bras de fer perpétuel. S’ils sentent que tu es prête à passer une nuit au commissariat, ils laissent tomber. Quand j’étais plus jeune, j’étais tellement paniquée que je pouvais donner tout ce que j’avais ».
Avec l’âge, on perd aussi de ses attraits et les clients sont de plus en plus exigeants : « A mon apogée il y a quatre ans, je faisais vingt passes par mois avec un minimum de 200 dirhams et un maximum de 1500 dirhams la passe. Je tournais avec un revenu de 15 000 dirhams par mois.
Actuellement, je fais dix passes à 500 dirhams et avec les à-côtés (location de l’appartement et menus trafics), j’arrive péniblement à 8000 dirhams ». Du coup, les achats vestimentaires se font plus rares : Siham n’est plus toujours à la page et forcément, sa clientèle s’en ressent. Un cercle vicieux dans lequel elle ne veut plus tomber. « En quatre années d’exercice, je n’ai pas fait un centime d’économie. J’ai toujours cru que les ’’ beaux jours’’ ne finiraient jamais. Mais c’est la dure réalité de la vie. La carrière d’une prostituée est très éphémère. Avec l’âge, ce que l’on gagne en malice on le perd en attrait ». Du coup, elle compte totalement sur sa jeune sœur qui l’a rejointe dans le métier il y a deux ans pour lui « sauver » la vie. « Je la protège, je l’oriente, je lui montre les bons clients, je partage mes vêtements avec elle et une grande partie des charges du logement. C’est grâce à ça qu’elle peut faire des économies. Elle veut acheter un appartement ». A une question sur « comment elle voit son avenir » elle répond : « maquerelle ou morte », dans un rire empreint de tristesse.

Un plaisir nommé Agadir

à Agadir, pour les tarifs, c’est à la tête du client, comme pour bon nombre de commerces. Si le touriste rougeaud ne doit pas s’étonner de payer le prix de nuit en plein jour pour le taxi, il ne s’inquiètera pas plus de débourser le double du tarif habituel pour une passe. De toute façon, ici, les meilleurs clients paient en pétrodollars, pas en euros...
« Les plus chères, ce sont les filles du Mac-Do », assure Hicham, tenancier d’hôtel. Le lieu est stratégique : c’est juste en face de l’hôtel Sahara où débarquent les types du Golfe. « À partir d’une certaine heure, quand les familles sont parties, les filles commencent à débarquer dans le fast-food. Ce sont les plus jeunes, les plus belles et elles se négocient autour de 1000 dirhams la nuit », poursuit notre connaisseur.
Amin, chauffeur de car, assure que certains crachent parfois jusqu’à 4000 Dh pour quelques heures de plaisir... Vers 23h, justement, les taxis déposent les premières donzelles. Bottes à talons hauts, jeans moulants et maquillage outrageux, elles viennent juste siroter un cola à la paille en attendant le chaland... Devant la porte, le mac de ces demoiselles joue du portable pour arranger les rendez-vous galants.
Louer les chambres au 1/4 h
Les filles de la nuit ne font pas que remplir les poches des macs. Les taxis jouent à l’occasion les entremetteurs. « Comme ils conduisent les filles des boîtes aux hôtels et des hôtels aux boîtes, ils connaissent leurs numéros. Pour les filles, c’est plus sûr de garder le même taxi pour les courses de nuit. Elles ont donc un tarif spécial : que le compteur indique 10 ou 20 balles, elles en paient 50 », poursuit Hicham. Quant aux gardiens dans les hôtels, ce commerce arrondit joliment leurs fins de mois : « Un de mes amis, gardien de nuit, s’est fait pincer récemment par son patron. En moyenne, il se faisait 1000 dirhams de plus par nuit en louant des chambres au quart d’heure ou à la demi-heure ». Sans compter que les filles viennent d’autres régions, de Casa ou de Rabat et qu’elles prennent des chambres, bien souvent au mois, dans des petits hôtels qu’elles n’occupent qu’occasionnellement en journée. Et pour les fauchés ? « Il y a le coin de la gare des grands taxis. Là, c’est 100 Dh la passe, mais tu te fais chaque fois avoir parce qu’elles veulent manger avant. Donc, tu dois d’abord leur payer un poulet-frites à 20 Dh avant de les emmener... », commente un habitué des lieux.

Le business « friendly » de Marrakech


Intense bleu du ciel. Ocre rouge des murailles. Vert métallique des palmiers. Marrakech est pétrie de ses contrastes. Contrastes loin de se limiter aux couleurs « flashy ». À deux minutes d’un lieu de culte, la Koutoubia, on se retrouve dans un lieu de débauche, un riad, presque comme tous les autres. Deux Occidentaux vêtus de gandoura sont à l’accueil d’une dizaine de touristes. Un groupe qui passerait inaperçu s’il n’était pas composé exclusivement d’hommes.
Les riads en profitent
« L’endroit est connu pour son ambiance gay, explique un vendeur de cigarettes. Ce n’est pas le seul du genre. Des riads comme celui-ci, il en existe une bonne vingtaine à Marrakech ». Sur les guides homos, des dizaines d’hôtels ou de riads à Marrakech peuvent être recensés. Et il y en a pour toutes les bourses. Le prix de la nuitée peut varier entre 60 et 150 euros.
« Il ne faut pas se leurrer. Beaucoup d’étrangers résidant dans la ville sont des homosexuels. Les plus riches y élisent domicile en rénovant un riad ou en lançant un restaurant. Les plus modestes y viennent juste pour les vacances », nous explique-t-on. Ils viennent soit en couple soit en solo. Tous y trouvent leur compte. Car les « célibataires » peuvent toujours se rabattre sur les homosexuels de la ville. Un fast-food, sis Av. Guéliz est le repère, par excellence, des homos « intéressés ». A une table, un quinquagénaire sirote son café en scrutant tendrement son jeune partenaire. Tee-shirt moulant, coupe de cheveu baroque, ce dernier avale avec indifférence son burger. « Le tarif ici est connu : un menu plus 200 dirhams pour une passe. En haute saison, ça va jusqu’à 300 dirhams », confie une serveuse. Le soir, bars ou boîtes de nuit prennent le relais. « Il n’existe pas d’endroit exclusivement gay. En revanche, il y a des clubs hétéros très fréquentés par les homos », raconte ce barman. Là, c’est tout de même un autre standing...
La sélection est faite par le videur. Car comme pour les filles, le prix des « gars » est proportionnel au prix de la bouteille. « Un beau gosse peut demander jusqu’à 800 dirhams », poursuit le barman. Les moins chanceux des prostitués déambuleront dans les rues espérant croiser les plus excités des touristes. Ce n’est pas pour rien que Marrakech est la troisième destination touristique préférée des gays.








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